Le coronavirus a placé notre système de santé dans un «état d'urgence» et a exigé un engagement très important de la part de tous les acteurs. Au cours de la deuxième année de la pandémie aussi, les assureurs-maladie ont pu démontrer avec force qu'ils étaient en mesure d'assumer à tout moment leur mission d'importance systémique. Grâce à leurs solides réserves, les assureurs-maladie ont pu absorber les charges financières extraordinaires survenues à court terme. Les conséquences à moyen et long terme de la pandémie sur les coûts de la santé sont encore totalement incertaines. D'une part, on ne sait pas si les opérations reportées entraîneront des complications médicales et quel sera leur impact sur les coûts. D'autre part, personne ne peut encore estimer dans quelle mesure les patients qui souffrent de symptômes importants, plusieurs mois encore après une infection au coronavirus, devront faire appel au système de santé. De plus, il n'est pas exclu que d'autres vagues d'infections avec des mutations se propagent et nécessitent des vaccinations complémentaires.
La nécessité de freiner les dépenses de santé n’est pas contestée au Parlement. L'inscription des forfaits ambulatoires dans la loi est une décision importante à cet égard. Elle récompense le travail des partenaires tarifaires qui œuvrent depuis des années à l'élaboration d'une structure tarifaire basée sur des forfaits ambulatoires. En revanche, le Parlement n'a pu se résoudre qu'à demi-mot à prendre des mesures d'économie efficaces. Dans le domaine des soins, de nombreuses questions de mise en œuvre se posent après le oui du peuple à l'initiative sur les soins. Au vu des défis qui attendent notre système de santé dans un avenir proche, notamment en raison de l'évolution démographique, l'initiative sur les soins doit être évaluée pour savoir si elle est réellement la bonne réponse pour l'avenir.
L'année dernière, les assureurs-maladie ont fait de nouveaux progrès en matière de numérisation. La plupart des offres sont aujourd'hui disponibles sous forme numérique, et l'association elle-même met les bouchées doubles pour généraliser la carte d'assuré numérique. L'autoroute numérique du transfert de données entre les assureurs et les hôpitaux progresse également de manière satisfaisante. Nous resterons actifs dans ce domaine, car nous ne pouvons pas attendre un soutien de l'État pour trouver des solutions sur mesure pour nos assurés.
2021 a été une année pleine de défis pour santésuisse et ses membres. Je remercie le conseil d’administration, tous les collaborateurs de santésuisse et de ses filiales ainsi que les collaborateurs des assureurs-maladie siégeant au sein des organes de l’association, de leur contribution et de leur engagement important en faveur de notre système de santé. Après plus de sept ans au service de l’association santésuisse, je remettrai ma fonction de président du conseil d’administration lors de l’assemblée générale de 2022. Ces dernières années ont été exigeantes et passionnantes. Je garde un souvenir particulier de la consolidation réussie de la structure du groupe et de la prise en charge par santésuisse de la gestion stratégique de la numérisation de l'assurance-maladie. Sur le plan politique, mon fil conducteur a été en permanence l'engagement en faveur des membres et des payeurs de primes pour un système de santé libéral, de haute qualité et abordable pour tous.
Heinz Brand
Président du conseil d’administration
La loi sur l’assurance-maladie (LAMal) fête son 25e anniversaire. Entrée en vigueur le 1er janvier 1996, elle permet aux assurés de bénéficier d’un accès uniforme aux prestations médicales grâce au principe de solidarité. Mais la loi n’a pas pu freiner la hausse des coûts de la santé. Des réformes s’imposent plus que jamais pour que de larges couches de la population puissent encore payer les primes à l’avenir.
Un rapport de l’administration fédérale sur le financement uniforme des prestations ambulatoires (EFAS) révèle que les conditions pour l’intégration des coûts des soins de longue durée dans l’EFAS ne sont pas réunies. santésuisse rejette l’intégration des soins de longue durée dans le nouveau modèle de financement.
L’accord de branche concernant les intermédiaires vise à endiguer les appels téléphoniques non souhaités et à accroître la qualité du conseil. La nouvelle commission de surveillance, chargée de veiller au respect de l’accord, peut prononcer des sanctions pouvant atteindre 100'000 francs dans l’assurance de base et 500'000 dans les assurances complémentaires.
santésuisse dénonce le mauvais signal donné par le Conseil fédéral qui exerce une pression sur les réserves des assureurs par une modification d’ordonnance. Des dispositions plus poussées, par exemple sous la forme d'une réduction automatique des réserves, mettraient durablement en péril la stabilité des primes.
Avec la fondation de l’organisation tarifaire commune «solutions tarifaires suisses sa», les associations H+, santésuisse et FMCH créent un cadre pour élaborer et développer rapidement des forfaits ambulatoires.
Dans son vote final, l’Assemblée fédérale a posé les jalons pour l’introduction de forfaits ambulatoires dans toute la Suisse. Grâce à la fondation de l’organisation tarifaire nationale également décidée, la voie est désormais libre pour développer le tarif du futur. En prenant cette décision tournée vers l’avenir, le Parlement crée les conditions pour l’élaboration d’un tarif intelligent qui garantira enfin la transparence et freinera l’évolution des coûts.
L’autoroute numérique du système de santé s’ouvre à un nombre croissant d’utilisateurs. Quatre nouveaux assureurs-maladie ont rejoint ce système, ce qui porte à 3 millions le nombre d’assurés pouvant déjà utiliser la carte d’assuré virtuelle VICARD sur leur smartphone.
Au printemps 2021, santésuisse a réalisé avec Interpharma une comparaison des prix des médicaments avec l’étranger. Les résultats montrent que les écarts de prix se sont encore accrus par rapport aux dernières années. Les coûts des médicaments pris en charge par l’assurance obligatoire des soins ont atteint 7,6 milliards de francs, un chiffre jamais atteint jusqu’ici. santésuisse exige des réformes efficaces grâce auxquelles les payeurs de primes pourraient économiser plusieurs centaines de millions de francs.
Le Conseil fédéral informe que les primes baisseront de 0,2 pour cent en moyenne en 2022. Compte tenu de la forte croissance des coûts au premier semestre 2021, santésuisse exige de véritables mesures d’économie afin que les primes restent finançables à l’avenir.
Les partenaires H+, santésuisse et FCMH présentent à Berne leur structure tarifaire reposant sur des forfaits ambulatoires tenant compte des prestations fournies. Toutes les organisations de la branche ainsi que les représentants des autorités fédérales sont invités. Le nouveau tarif présente des avantages pour toutes les parties concernées: des rémunérations transparentes, équitables et claires sur la base de coûts et de prestations effectifs, mais aussi des factures simples et compréhensibles.
Lors du 7e congrès annuel de santésuisse, d’éminents intervenants ont évoqué la situation dans le domaine des soins et se sont accordés pour dire que la mise en œuvre de l’initiative populaire «Pour des soins infirmiers forts» soulève de nombreuses questions qui n’ont pas encore trouvé de réponse.
Les partenaires tarifaires H+ et santésuisse ont remis la structure tarifaire ambulatoire au Conseil fédéral. Les deux associations créent ainsi les conditions nécessaires à l'introduction obligatoire de forfaits ambulatoires au 1er janvier 2024.